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Accueil / PRATIQUER l'éco-rénovation / Conseils techniques / Choisir ses matériaux
Le prix et la facilité d’approvisionnement sont souvent les critères de sélection principaux des produits de construction. Mais leurs capacités et leurs impacts environnementaux doivent absolument les compléter.
Dans le cadre d’une éco-rénovation, des choix précis s’imposent dès le début de la conception. Ils couvrent le champ des travaux de A à Z, du gros-oeuvre aux finitions. L’étude précise du contexte d’utilisation et les réponses adaptées sont d’autant plus nécessaires que les nouvelles performances et les usages contemporains peuvent modifier l’équilibre initial des bâtiments anciens. A ce titre, chaque détail de mise en oeuvre doit être réfléchi et mis au point en intégrant l’ensemble des paramètres de qualité, de performance et de pérennité.
Certaines associations de matériaux lors d’une rénovation peuvent s’avérer regrettables et déclenchent d’inévitables phénomènes physiques et chimiques, liés essentiellement à des migrations et à des accumulations de vapeur d’eau mal maitrisées. Outre des traces inesthétiques et des détériorations à terme, des effets sur la qualité de l’air intérieur et la santé sont possibles.
Comprendre pour éviter de déclencher ces nouvelles pathologies nécessite d’élargir son champs de connaissances et de savoir qualifier les matériaux de construction. Plusieurs indicateurs simples y contribuent et peuvent constituer un vocabulaire et une sensibilité communs à tous : résistance thermique, condensation, saturation, énergie grise,
densité, biosourcés, COV, formaldéhydes etc...
Plus largement, les prescriptions sur les matériaux déclenchent également :
Les matériaux d’origine du bâti d’avant 1948 sont limités : bois, pierre, torchis, sable, chaux, terre crue ou cuite, plâtre, pièces de ferronnerie.
Pour intervenir efficacement et de façon cohérente sur le bâti ancien, sans provoquer de nouvelles pathologies et en choisissant le matériau le mieux adapté à la situation, trois questions-clés se posent :
Il n’y a pas de réponse toute faite. Ce sont les caractéristiques de chaque bâtiment et l’usage qu’on lui projette qui guident les choix. (cf. Fiche reconnaître les TYPOLOGIES BÂTIES et fiche faire un ÉTAT DES LIEUX )
Les matériaux peuvent être d’origine :
La combinaison de ces 3 familles d’indicateurs suffit à décrire les conditions de performances des parois, de confort des espaces et de pérennité des matériaux qui les composent.
« Sd et Mu » : qualifient l’aptitude à la migration de la vapeur d’eau d’un matériau, sa porosité, son hygroscopie.
Elle s’exprime en mètre et intègre l’épaisseur de la paroi : Sd=Mu x Ep.
L'humidité dans les murs peut engendrer des pathologie de la structure, il est très important de la prendre en compte dans le choix des matériaux.
Plus la valeur Sd est grande, moins le matériau est perméable.
« Lambda, R et U » : qualifient les capacités isolantes des matériaux mis en oeuvre.
U exprime la transmission thermique, c’est-à-dire l’inverse de sa résistance : U = 1/R en W/m².K.
Plus U est petit, plus la paroi isole.
« MS / Densité / %HR » : qualifient la structure physique du matériau lui-même.
C’est le sujet de demain ! Au-delà de nos polluants « naturels » (CO2, virus, vapeur d’eau, radon, poussières, acariens,
CO) les polluants chimiques envahissent nos intérieurs.
Ils se nomment Composés Organiques Volatils (CO2), Formaldéhydes, benzène, particules etc. et sont très généralement classés comme allergènes, nocifs, voire dangereux pour la santé. Ils sont le plus souvent émis par nos produits de finition, d’entretien, mobiliers neufs, colles, vernis, métaux, plastiques, mousses, etc. Les matériaux réellement naturels en sont généralement exempts. Ces informations sont accessibles à partir des Fiches de Données et de Sécurité (FDS) des fabricants.
Bien sûr, seule une bonne ventilation des espaces intérieurs permet leur évacuation et la protection de la santé.
La question des impacts environnementaux (cycle de vie, émissions polluantes) se pose lors de la phase de construction, de ravalements ultérieurs, de finitions et de traitements, doit être complétée par une réflexion sur les capacités des matériaux à être facilement recyclables et revalorisés à moindre coût.
la migration d'humidité dans une paroi doit être permise et favorisée. Pour que ce transfert opère, les matériaux et les pare-vapeurs (ou frein-vapeur) sont à choisir en fonction de leur coefficient Sd.
Les freins-vapeurs à privilégier sont donc ceux à valeur Sd plutôt basse et surtout variable selon les saisons : Sd de 0,25 m à 10m voire plus de 18m, au-delà ils se transforment en pare-vapeur et peuvent empêcher les parois de s'assécher.
Règle à retenir : le Sd doit être décroissant vers l'extérieur dans un rapport de 1 à 5, il faut une progression continue de l'ouverture des matériaux, du moins ouvert à l'intérieur au plus ouvert à l'extérieur.
ISOLATION : l'objectif des performances visées (facteur 4) nécessite à minima de respecter les valeurs suivantes, pour la Résistance Thermique (R) pour parois opaques :
Risques de mise en oeuvre et au-delà « La saturation en eau des matériaux reste la principale source de pathologies et de dégradations. Pour les éviter, des études parfaitement menées doivent rimer avec une parfaite mise en oeuvre sur chantier. Compréhension, propreté, protection des ouvrages et finitions irréprochables sont de mise.
A cet effet, il convient de vérifier l'application des normes et/ou des règles professionnelles, afin de ne pas risquer un quelconque défaut d'assurance.
Au-delà des travaux, la transmission des particularités constructives doit assurer leur parfaite compréhension par les utilisateurs ; ils déclencheront entretien, nettoyage et maintenance de façon adaptée. »
Réapprendre la chaux sous toutes ses formes « Enduits, badigeons, torchis, mortiers, traitements et mélanges avec terre, chanvre et paille, sont les principales utilisations de la chaux vive, aérienne et hydraulique. A elle seule, elle mérite une fiche complète ! Le bois, la pierre, les peintures minérales etc. sont pour moi des supports de travail qui inspirent plaisir et confiance.
Exigeant un vrai savoir-faire, ils nous obligent à garantir les résultats escomptés. Aussi, la compréhension des enjeux patrimoniaux et environnementaux place la chaux et les matériaux bio-sourcés en « pôle position » ! »
L'objectif des performances visées (facteur 4) nécessite à minima de respecter les valeurs suivantes, pour la Résistance Thermique (R) pour parois opaques :
tableau des indicateurs prioritaires pour quelques isolants (source : la Maison Ecologique, source INIES en ANNEXE ) :
QUELQUES ISOLANTS | Conductivité lambda (W/m.K) |
Résistance Vapeur Eau Mu |
Capillarité pour 20cm Sd en m |
Energie grise KWhEP/UF |
Appréciation générale |
Fibre de bois | 0,036 à 0,046 | 1 à 5 | 0,2 à 1,0 | 43 à 122 | |
Laine de mouton | 0,035 à 0,042 | 1 à 2 | 0,2 à 0,4 |
16 |
|
Polystyrènes | 0,029 à 0,038 | 20 à 200 | 4 à 40 | 81 à 185 | |
Laine de verre nue | 0,036 à 0,042 | 1 à 2 | 0,2 à 0,4 | 62 | |
Ouate de cellulose | 0,038 à 0,043 | 1 à 2 | 0,2 à 0,4 | 21 à 76 | |
Paille en bottes | 0,04 à 0,08 | 1 à 2 | 0,2 à 0,4 | 5 | |
Silicate de chaux | 0,04 | 0,7 (donnée constructeur) | 0,14 | NC |
La migration d'humidité dans une paroi doit être permise et favorisée. Les matériaux utiliser pour les parois opaques doivent être perspirant.
Pour que ce transfert opère, les matériaux et les pare-vapeurs (ou frein-vapeur) sont à choisir en fonction de leur coefficient Sd.
Les freins-vapeurs à privilégier sont donc ceux à valeur Sd plutôt basse et surtout variable selon les saisons : Sd de 0,25 m à 10m voire plus de 18m, au-delà ils se transforment en pare-vapeur et peuvent empêcher les parois de s'assécher.
le Sd doit être décroissant vers l'extérieur dans un rapport de 1 à 5, il faut une progression continue de l'ouverture des matériaux, du moins ouvert à l'intérieur au plus ouvert à l'extérieur.
ISOLATION : l'objectif des performances visées (facteur 4) nécessite à minima de respecter les valeurs suivantes, pour la Résistance Thermique (R) pour parois opaques :
Par ici, nous avons des réponses !
On parle beaucoup de la rénovation thermique en France. C'est un des enjeux d'avenir pour retrouver une indépendance énergétique et développer des emplois. Eco-rénover pour économiser. "J'éco-rénove, j'économise ! " L'éco-rénovation c'est isoler son logement, pour consommer moins d'énergie. Mais éco-rénover c'est beaucoup plus, quand on parle de bâti ancien ! Qu'en est-il réellement ?