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Accueil / PRATIQUER l'éco-rénovation / Conseils techniques / Restaurer ou entretenir / Murs extérieurs en pierre
La structure porteuse de la maison en pierre est constituée des quatre façades et des murs de refends intérieurs.
Ces murs porteurs sont réalisés en moellons de grès ou de calcaire, plus rarement en pierre de taille. Des murs intérieurs en pans de bois et les planchers participent au contreventement de l'ensemble de la structure. Ils peuvent être hourdés en moellons de pierre. On peut également trouver le pan de bois (colombage) au niveau des parties hautes des pignons.
Un bon diagnostic permettra de cibler et hiérarchiser les interventions. Ce sont principalement les actions des sels, de
l'eau, du gel, la pollution atmosphérique ou les attaques bactériennes, qui sont sources d'accélération de la dégradation
naturelle de la pierre. Les fissures et les déformations apparentes sur les murs d'une façade indiquent la présence de désordres le plus souvent liés à l'humidité et aux tensions provoquées par les différents éléments structurels du bâtiment.
Il est préférable dans certains cas de faire appel à des professionnels concernant les travaux sur un bâti ancien. Leurs
conseils vous permettront d'identifier et de prévoir les risques.
Le tassement des fondations peut être dû aux eaux de ruissellement, à la nature d'un sol instable, à une fuite d'eau, à la dégradation du mortier entre les pierres, à la surcharge des fondations lors d'une surélévation du bâtiment ou d'une création d'une grande ouverture.
La reprise des fondations est une solution en cas de transformation ou d'affaissement du mur : les fondations ne représentant dans certains cas qu'un empilement minime de pierres. La technique consiste à reprendre les charges que le sol ne peut supporter.
Les dégâts sont souvent dus aux eaux de ruissellement et à l'humidité phréatique, qui remontent par capillarité dans le mur. Certains matériaux à risques jouent le rôle de piège d'humidité et empêchent son évaporation, comme par exemple :
Pour assécher le mur du soubassement il y a plusieurs solutions en fonction de l'importance des dégâts :
Les murs des façades peuvent s'incliner vers l'extérieur ou l'intérieur en raison d'une charge importante issue de la charpente et des planchers. La poussée extérieure peut être due :
La poussée intérieure peut être due :
La désolidarisation des chaînes d'angle peut être due aux poussées horizontales des planchers ou de la charpente.
L'humidité dans les murs peut provenir :
Les plantes : les racines peuvent pousser à l'intérieur des joints jusqu'à faire éclater la pierre.
Afin de stopper l'écartement des murs lié aux poussées de la charpente, on peut, en fonction des dégâts :
Pour garder un mur sain, sans humidité, il est important que les murs soient enduits à la chaux teintée ou recouvert d'une peinture minérale. Ces matériaux permettent à la condensation de s'évacuer. La première action pour empêcher l'eau d'arriver jusqu'aux fondations et aux murs est de trouver la source de l'humidification, afin de la stopper. Il existe différentes techniques pour assécher un mur en maçonnerie de pierre :
Il n'existe pas de remède « miracle », plusieurs procédés de lutte contre l'humidité sont connus mais chaque technique dépend de la constitution et des paramètres du mur. L'efficacité de ces traitements n'est pas systématique et il est nécessaire de faire appel à des professionnels. Pour évaluer la progression des désordres il est conseillé de poser des témoins, petits rectangles de plâtre placés à cheval sur la fissure.
La dégradation du mortier des joints induit également des tassements différentiels dans le mur : le mortier de ciment, exposé aux variations de température peut se fendiller et subir un retrait. De ce fait, il se décolle et l'eau de ruissellement s'infiltre dans la maçonnerie.
Concernant les dégradations de joints, après avoir dégagé les anciens joints sur quelques centimètres, remplir à nouveau les joints au nu du mur avec un mortier de chaux traditionnel : cela évitera toute stagnation de l'eau et les problèmes qui y sont liés.
Des contraintes trop importantes peuvent amener à une rupture des éléments de l'encadrement des ouvertures : le tassement de l'appareillage du mur en pierre ou l'enlèvement du linteau de décharge.
Les éléments de ferrures fixés dans les encadrements, comme par exemple les attaches des volets, provoquent également des éclatements de la pierre. La présence de l'eau qui pénètre le long des attaches entraîne la rouille du fer.
Les éléments en pierre naturelle taillée ne doivent pas être peints. C'est un matériau noble travaillé par un artisan pour être vu et laissé naturel. La peinture n'est pas utile à la préservation d'une bonne pierre taillée et peut même lui être nuisible. L'application d'un hydrofuge est nécessaire lorsque la pierre n'a plus de couche protectrice naturelle, le
calcin. C'est un film protecteur qui empêche la formation de moisissures et salpêtre.
La pierre pourra être réparée ou reconstituée par un mortier prêt à l'emploi à base de liants hydrauliques permettant la reprise en profondeur des pierres endommagées. L'uniformité de teinte pourra se retrouver par l'application d'un badigeon au lait de chaux coloré.
Si la pierre est remplacée, elle pourra l'être à l'identique, en respectant taille et couleur de la pierre d'origine. Elle sera
rejointoyée au mortier de chaux, au ras de la pierre sans lissage et sans rehaussement à la peinture, avec un nettoyage soigné du parement pour éliminer toutes traces de mortier.
Les ferrures
Il est préférable de laisser celles qui sont existantes et de s'adapter à celles-ci. Toutefois, si le remplacement s'avère nécessaire, utiliser de l'inox ou du laiton à la place du fer.
Le salpêtre (cristallisation des sels solubles) : les sels, véhiculés par les remontées capillaires d'humidité dans les murs, provoquent des dégradations de la pierre. Elles s'effectuent au moment de l'évaporation de l'humidité et remplit les pores de la pierre.
Le gel et le dégel : la différence de température brutale produit différentes formes de dégradations ( éclatements francs,
ébrèchement des angles, destruction par plaques).
La pollution atmosphérique : elle provoque des efflorescences liées à la présence d'oxydes d'azote dans l'atmosphère ou de nitrates dissous par la pluie.
Les attaques bactériennes (champignon, mousse) : elles jouent un rôle dans le processus de biodégradation de la pierre.
Procéder au nettoyage :
Dans un premier temps, la pierre doit être nettoyée et une fois sèche, la pierre abîmée peut être réparée. Le nettoyage s'effectue à la brosse et à l'eau, gommage doux à la fibre de verre. Evitez le sablage et la brosse métallique ainsi que le lavage à haute pression ou au jet de vapeur, qui détruisent la pierre, car ces techniques enlèvent le calcin (couche protectrice de la pierre qui se forme naturellement). Cette pierre de taille assez poreuse pourra être recouverte d'un lait de chaux ou d'eau de chaux, à renouveler régulièrement.
Les petites parties manquantes (épaufrures, trous…) peuvent être remplacées ou rebouchées par un mortier composé de chaux naturelle et de poudre de pierre. Si les altérations sont plus importantes, la pierre malade sera remplacée par une autre pierre de même nature.
La reminéralisation, une alternative? Les produits minéralisants réactivent la micro-respiration de la maçonnerie tout en laissant une protection face aux intempéries.
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On parle beaucoup de la rénovation thermique en France. C'est un des enjeux d'avenir pour retrouver une indépendance énergétique et développer des emplois. Eco-rénover pour économiser. "J'éco-rénove, j'économise ! " L'éco-rénovation c'est isoler son logement, pour consommer moins d'énergie. Mais éco-rénover c'est beaucoup plus, quand on parle de bâti ancien ! Qu'en est-il réellement ?