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Accueil / ENCOURAGER l'éco-rénovation / Habiter Autrement / 2020 - Les animations en ligne / Finitions naturelles
A travers les civilisations, l'humanité a su tirer parti des ressources naturelles disponibles pour créer des environnements à la fois fonctionnels et esthétiques
Les finitions naturelles, qu'il s'agisse de peintures à la chaux, d'enduits à l'argile, ou de cires sont puisés au cœur de la terre et offrent une palette de textures et de couleurs infinies, permettant de personnaliser chaque espace.
Les premières traces d'utilisation de finitions naturelles remontent aux peintures rupestres préhistoriques, où des pigments minéraux et végétaux étaient appliqués sur les parois des grottes. Les civilisations anciennes d'Égypte, de Mésopotamie, de Grèce et de Rome ont ensuite sophistiqué ces techniques, employant des enduits à la chaux et des pigments naturels pour décorer les murs et les plafonds de leurs édifices, palais et demeures.
Temples, palais, maisons ont toujours été décorés de fresques, d'entrelacs fleuris ou de simples motifs décoratifs. Les couleurs ont toujours enrichi l'architecture de toutes les grandes civilisations. Le Parthénon, dans l'Antiquité grecque était entièrement peint, les cathédrales et les maisons romanes étaient entièrement peintes de couleurs vives. Chaque pierre était recouverte par des enduits à la chaux sur les murs ornés de fresques, par de simples décors, par de la polychromie sur les statuts et les bas-reliefs.
À travers les siècles, malgré l'apparition de matériaux synthétiques, les finitions naturelles ont été perpétuées. Les finitions naturelles intérieures, avec leur riche héritage, sont redécouvertes comme une alternative viable et désirable aux produits industriels standardisés.
Pour sa santé… !
Opter pour des finitions naturelles, c'est faire le choix d'un intérieur sain, exempt de composés organiques volatils (COV) très nocifs qui polluent l'intérieur des maisons, souvent présents dans les peintures et finitions synthétiques ou industrielles. Ces matériaux, respirants, régulent naturellement l'humidité et contribuent à un climat intérieur équilibré.
…Et pour l'environnement !
La production de peintures industrielles nécessite le pillage de ressources naturelles et fossiles, la consommation d'énergie et engendre des pollutions atmosphériques et aquatiques.
Concevoir ses peintures naturelles, à de nombreux avantages : connaître les composants, appliquer un produit sain à l'intérieur de la maison, appliquer un produit qui aura un faible impact sur l'environnement, préparer des quantités dont on a besoin et éviter le gaspillage, réduire le coût de la peinture…Quelques inconvénients sont à noter : les composants provenant de sources naturelles ont parfois de légères différences dans les teintes ou les textures, le temps de séchage est dans certains cas plus long, les préparations demandent du temps…
L'application de ces peintures, bien que nécessitant une attention particulière, est accessible à tous !
La richesse en hydroxyde de calcium de la chaux en pâte permet de fabriquer des badigeons sans fixatifs ni additifs, et sans aucun produit synthétique ou organique. Pour obtenir des badigeons solides, il suffit d'ajouter de l'eau et des pigments à la chaux en pâte.
Les badigeons à la chaux se conservent indéfiniment (couverts et à l'abri). Ils sont très simples à préparer et à passer.
Tout comme les enduits à la chaux, les badigeons permettent aux murs de respirer, d'éliminer l'excès d'eau et à l'air contenu à l'intérieur du bâtiment de se renouveler. Par ailleurs, ils ont des propriétés désinfectantes et stérilisantes et leur fine pellicule de carbonate de calcium favorise la protection et la conservation des murs en pierre.
Autrefois les badigeons étaient réalisés avec des chaux artisanales issues de pierres plus ou moins pures et pas toujours bien cuites, souvent sujettes à la formation de poussière. Néanmoins, l'utilisation de chaux de bonne qualité élimine ce problème sans nécessiter l'ajout d'adjuvants.
Actuellement, les badigeons à base de chaux aérienne en poudre exigent l'adjonction de résines acryliques ou vinyliques, de colles animales ou végétales, de sel d'alun ou de caséine pour éviter la poussière compromet leur respirabilité et les qualités de la chaux.
La méthode préconisée reste la préparation traditionnelle du badigeon avec de la chaux et de l'eau, en utilisant une chaux en pâte de haute qualité issue de calcaires très purs.
Pour chaque 20 kg de pâte, environ 25 à 40 litres d'eau sont à ajouter, en fonction du support et de la consistance souhaitée. Une soixantaine de litres de badigeons peut couvrir entre 80 et 100 m² en trois couches.
Pour l'application, il faut des brosses larges et épaisses et protéger les sols, portes et fenêtres car la chaux, une fois sèche, est difficile à enlever !
- Vider le sac de chaux dans une poubelle (ou un sceau) et ajouter son eau (de l'eau doit être ajoutée jusqu'à ce que la pâte soit recouverte).
- Mélanger le tout pour obtenir une pâte homogène et bien lisse.
- Rajouter encore un peu d'eau jusqu'à obtenir un lait épais.
- Vérifier la dilution en réalisant des essais sur une surface (sur une planche ou un mur). La couche doit être transparente, elle blanchira en séchant. Il ne doit pas y avoir d'épaisseurs
- Tamiser le badigeon à travers une grille (Ø1mm) pour enlever les petits grains (en transvasant ce dernier dans un autre contenant)
- Stocker hermétiquement pour une conservation prolongée.
La dernière couche de badigeon sera teintée avec des pigments. Pour colorer le badigeon, on ajoute des pigments minéraux ou des terres, jusqu'à un maximum de 1 kg pour 20 litres de badigeon (au-delà les pigments risquent de ne pas être absorbés par la chaux et de poudrer).
A noter que la teinte obtenue va s'éclaircir en séchant (en 24h elle perd plus de la moitié de son intensité). Le plus simple pour choisir la teinte souhaitée est de faire des échantillons : appliquer le badigeon sur un carreau de terre cuite ou sur un mur puis sécher, à l'aide d'un sèche-cheveux, pour observer le résultat en quelques minutes.
- Dans un petit contenant, couvrir les pigments d'eau et les laisser reposer
- Rajouter de l'eau jusqu'à saturation et malaxer à la main pour obtenir une crème lisse
- Tamiser la pâte de pigments en la versant dans le badigeon à travers la grille
Il est recommandé de passer la brosse toujours dans le même sens, de haut en bas pour rattraper les coulures et pour obtenir un aspect uniforme sur toute la surface.
Il faut veiller à bien étirer le badigeon pour ne pas laisser de lacunes. Sur les enduits intérieurs, au moins deux couches sont généralement nécessaires pour masquer les traces de brosse, voire trois dans certains cas, la dernière étant colorée.
La couleur passée à l'éponge permet d'obtenir des teintes vives (rouges, bleus profonds), sans nécessiter une quantité excessive de pigments comme avec le badigeon. Les pigments sont simplement mélangés à de l'eau ou de l'eau de chaux.
Lorsque l'on applique la couleur à l'éponge sur un enduit de chaux par exemple, la couleur fera ressortir les mouvements de l'enduit. Pour obtenir un résultat uniforme mais toujours transparent il est recommandé d'appliquer une ou deux couches de badigeon blanc.
Pour préparer le mélange, les pigments sont dilués avec de l'eau ou de l'eau de chaux (fixatif) jusqu'à obtenir la teinte désirée (beaucoup d'eau est nécessaire par rapport aux pigments). Il est important de vérifier la couleur sur du papier aquarelle pour s'assurer de sa transparence et éviter la saturation en pigments. Un litre de mélange permet de colorer environ 5 m², et il est conseillé de remuer le mélange avant chaque application pour éviter que les pigments ne se déposent au fond du récipient.
Lorsque l'on souhaite appliquer la couleur à l'éponge sur un enduit à la chaux fraîchement posé, il est recommandé d'attendre jusqu'au lendemain, voire le surlendemain, pour éviter d'endommager l'enduit. Pour une application sur du badigeon, il est préférable d'attendre au moins 24 heures après l'application de la dernière couche.
L'application se fait en effectuant des mouvements circulaires et réguliers, en passant plusieurs fois au même endroit si nécessaire pour obtenir une couleur uniforme. L'objectif est d'obtenir un effet nuancé.
Pour les boiseries : peintures à l'huile de lin, le badigeon de chaux, les peintures à la cire ou à l'encaustique
terre + eau (pas de volume figé d'eau, se fait au toucher, la couche doit être uniforme sur la peau et consistante / à appliquer avec une balayette avant le corps d'enduit)
Humidifier le mur avant chaque application.
Il est impératif de tester les mélanges avant utilisation, car il n'existe pas de formule universelle adaptée à toutes les terres ; chacune possède des caractéristiques uniques qui exigent des ajustements spécifiques en argile ou en sable. Par ailleurs, les pigments peuvent réagir différemment en fonction de la composition de la terre utilisée.
=> des pros : Emy Galliot, Philippe Lamothe, Anaïs Charton, Christophe Gehl...
Sources :
Par ici, nous avons des réponses !
On parle beaucoup de la rénovation thermique en France. C'est un des enjeux d'avenir pour retrouver une indépendance énergétique et développer des emplois. Eco-rénover pour économiser. "J'éco-rénove, j'économise ! " L'éco-rénovation c'est isoler son logement, pour consommer moins d'énergie. Mais éco-rénover c'est beaucoup plus, quand on parle de bâti ancien ! Qu'en est-il réellement ?
