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Accueil / COMPRENDRE l'éco-rénovation / Ce qu'il faut savoir / Menuiseries extérieures

Fenêtres, portes et autres menuiseries extérieures

La richesse du patrimoine bâti se lit à travers les détails d’architecture et des modénatures. Les portes et les fenêtres répondent à des logiques liées à leur usage et à la structure du bâtiment et selon les périodes ces éléments sont plus ou moins ouvragés. Elles révèlent les savoir-faire des artisans : tailleur de pierre, menuisier, serrurier, verrier, vitrier.


Les fonctions premières de ces menuiseries sont l’occultation et la protection des ouvertures. Elles permettent de maîtriser l’éclairage et la ventilation des pièces selon les saisons et le climat.
La taille des ouvertures et les proportions des percements sont adaptées à la nature des espaces desservis (stub, chambre, cuisine, grange, étable). Cette organisation permet de ménager des vues et de créer une intimité.

La porte d'entrée

Les types de portes ont évolué avec le temps en fonction des besoins et des modes de vie. La mise en œuvre du bois massif (le plus souvent en résineux) a toujours été employée pour la menuiserie des portes. La porte est le plus souvent directement fixée sur l’encadrement en pierre ou en bois.

Porte d'entrée traditionnelle des Vosges du NordPorte traditionnelle

Elle comporte deux vantaux horizontaux, permettant de moduler l’usage de l’ouvrant. L’ouverture de la partie supérieure facilite la ventilation de l’habitation.

Porte à simple vantail

À la fin du XIXe siècle, elle a évolué vers un seul vantail travaillé en deux panneaux horizontaux comme sur les anciens modèles. Progressivement, la partie supérieure peut être vitrée et protégée par une grille en fer forgé.

Porte avec imposte

Le développement des impostes, dès la seconde moitié du XVIIIème siècle, permet d’éclairer le couloir (plus fréquent en Alsace Bossue et en Lorraine.

Finition

Elles sont traitées par un mélange d’huile de lin et d’essence de térébenthine, qui nourrit le bois et le protège des intempéries. Selon les secteurs et l’époque, les portes peuvent être peintes, permettant aussi une excellente protection du bois.

Les fenêtres

L’évolution des procédés de fabrication du verre a influencé la taille des profilés des menuiseries et a permis un meilleur éclairage des pièces d’habitation. Le plus souvent la menuiserie de la fenêtre est rectangulaire et de proportion verticale. Cela permet de limiter la portée du linteau et d’avoir un maximum de lumière naturelle entrant dans la pièce.

La fenêtre à croisée

Ce type de fenêtre s’est développé au XVII e siècle. Aujourd’hui ce modèle ancien se fait rare. Elle est constituée d’une division horizontale séparant la baie en quatre panneaux. Les parties hautes peuvent être fixes ou ouvrantes. Des baguettes en plomb sertissent chaque carreau de verre. Il existe aussi ce modèle de menuiserie avec des éléments de verre en culs de bouteille ou hexagonaux. Le décor se traduit par des moulures et souvent
par un médaillon sculpté.

La fenêtre à 2 battants, dit ouvrant « à la française »La fenêtre à 2 battants, dit ouvrant « à la française »

C’est le modèle de fenêtre le plus courant pour les constructions datant depuis la fin du XIX e siècle. Les deux battants s’ouvrent vers l’intérieur et présentent deux à trois carreaux superposés, séparés entre eux par de fines menuiseries (petits bois). Les fenêtres ménagent traditionnellement une petite ouverture dans un battant permettant l’aération de la pièce sans ouvrir les vantaux.

Le verre à vitre

Une spécificité locale, le verre bombé des fenêtres de HunspachL’usage du verre à vitre était connu des romains, mais fut peu répandu dans l’architecture civile jusqu’au XV e siècle. On se prémunit du vent et des intempéries par des moyens rudimentaires : volets de bois, toiles cirées, peaux ou papiers huilés qu’il valait mieux protéger de grillages.

Durant le Moyen Age, il y eut une longue stagnation du verre à vitre dans les maisons où les fenêtres dont la taille diminua n’étaient presque plus vitrées.
Au début du XIV e siècle, naquit la première verrerie à vitres à Bézu-la-forêt dans l’Eure et les feuilles planes (« plats de verre ») inventées par Philippe Cacqueray. En 1698 au château de Saint Gobain, Lucas de Nehou mis au point le coulage des glaces.

Dans la maison à pans de bois

Les ouvertures sont ménagées au nu de la structure, par des cadres en bois. Les encadrements venant alors compléter la menuiserie et habiller l’ouverture peuvent être placés en tableau ou en applique. La fenêtre se situe en léger retrait vers l’intérieur.

Ces ouvertures se placent en fonction des besoins et des possibilités structurelles, ce qui induit des tailles différentes, mais elles restent alignées.

Une feuillure ménagée dans les encadrements en grès ou en bois accueille les volets en position fermée, qui laissent alors apparentes les pièces horizontales d’assemblage.

schéma de principe d'integration des menuiseries dans un encadrement en bois

Dans la maison en pierre

Une feuillure à l’intérieur des encadrements de grès est ménagée, afin d’accueillir la menuiserie. Elle ne vient jamais au nu extérieur de la maçonnerie.
Les fenêtres de l’habitation sont généralement de mêmes proportions et alignées, composant ainsi une façade harmonieuse.

schéma de principe d'integration des menuiseries dans un encadrement en grès

Les volets

À l’origine les volets pleins étaient constitués d’une ou plusieurs planches de bois massif jointives (mélèze ou pin).
La liaison de ces planches avec les deux traverses horizontales se fait par un assemblage de type « queue d’aronde ». Cette technique ne nécessite pas d’écharpe (traverses en forme de Z).
Par la suite ils ont été agrémentés par de petites ouvertures de formes diverses à la fois fonctionnelles et symboliques (cœur, losange, tulipe). Les volets à marquise ou à persiennes* se sont développés plus tardivement.

Les éléments de liés à l'exploitation agricole

porche et portail du pays de HanauPorche et portail

Ce sont des éléments forts du bâti, seuls passages entre la rue et l’espace privé, constitués d’une porte piétonne et d’une porte charretière. Dans cet exemple du Pays de Hanau, le travail du bois et de la pierre représente la richesse des propriétaires.

La porte de l'étable

porte etableLes modèles les plus anciens comportent un vantail. À partir du XIX e siècle, on trouve les portes à deux vantaux horizontaux, la partie supérieure permettant l’aération de l’étable et la partie inférieure de retenir les animaux.
Ces portes sont constituées d’un panneau de planches verticales jointives et reliées par des traverses horizontales. Ce panneau est doublé par un bardage à motifs géométriques.

La porte de la grange

porte grangeLes portes charretières sont réalisées en bois massif, les essences privilégiées étant celles qui résistent le mieux aux intempéries telles que le chêne et le châtaignier. Elles sont composées de deux battants avec un simple
assemblage de planches de bois verticales. À l’arrière des traverses assurent le contreventement. On distingue plusieurs motifs au niveau du bardage en bois par la disposition des planches en verticale, en losange, en chevrons ou en soleil. La porte piétonne apparait à partir du XIX e siècle.
Selon la construction, le linteau de l’encadrement est droit, en anse de panier ou en plein cintre. Le matériau utilisé pour l’encadrement peut être en pierre de taille ou en bois, selon la nature de la construction.

Porte de la caveLa porte de la cave

L’encadrement de la porte de cave est en pierre car l’ouverture est aménagée dans les soubassements. Le linteau est le plus souvent en plein cintre ou en anse de panier. La porte de dimension réduite s’ouvre à 2 battants.

Les soupiraux

exemple de soupiraliL’encadrement de ces ouvertures pratiquées dans le soubassement ou dans le rez-de-chaussée du bâtiment est
en pierre. Ils servent essentiellement à aérer la cave, pour le maintien d’une température constante et assécher les
murs. La fermeture se fait par des petits volets en bois à un battant ou par des coulisseaux en grès.

Vos fenêtres aujourd'hui

Les premières techniques ne permettaient pas d’avoir des verres de grande taille. Ces dimensions limitées favorisaient le transport.

Le verre utilisé pour les vitres était originellement soufflé en manchon. Le cylindre de verre obtenu est fendu, ramolli et aplati. Ces morceaux de verre sont assemblés au plomb, plus tard par des petits bois. Les progrès réalisés au cours du XIXe siècle ont permis d’étirer le verre et donc obtenir une plus grande surface pour les vitres. Ces progrès ont entraîné des modifications significatives dans le dessin des menuiseries. L’industrialisation de la production permet aujourd’hui de concevoir tous types de vitrage, notamment de grandes dimensions.

L’économie d’énergie, l’isolation thermique ont une incidence sur les châssis. Les profils en bois originellement de faible section, doivent aujourd’hui accueillir un double, voire triple vitrage (au lieu d’un seul). Le poids et l’épaisseur de ce vitrage induisent une section des bois plus importante.
L’évolution des techniques entraîne généralement une simplification des profils et une disparition progressive des moulures. Cependant quelques fabricants savent encore proposer de belles menuiseries ouvragées, y compris industrielles, avec rejets d’eau, moulures et pièce d’appui travaillée.


En complément

Fichiers joints :

  • recto-menuiserie2012-imp.pdf
    Télécharger
    Tous les conseils pour découvrir, comprendre et entretenir les menuiseries extérieures : portes, fenêtres et volets
  • verso-menuiserie2012-imp.pdf
    Télécharger
    Tous les conseils pour découvrir, comprendre et entretenir les menuiseries extérieures : portes, fenêtres et volets

 

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