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En ces temps d’augmentation du coût des énergies et de raréfaction de l’offre, la recherche d’un haut niveau de performance énergétique et une réflexion intégrant le cumul des dépenses sur plusieurs années deviennent la norme.
Le Facteur 4, à savoir diviser par 4 ses consommations à l’occasion d’un projet, est un objectif simple. Il correspond aux objectifs de réduction des émissions de CO2 prônés par le Protocole de Kyoto en 1997. Il prend également tout son sens quand on raisonne du simple point de vue économique.
La rénovation en général et plus spécifiquement celle du bâti ancien, offre la possibilité de réduire de façon conséquente les dépenses cumulées sur plusieurs années. Le coût d’investissement important est souvent largement compensé par des coûts d’exploitation considérablement réduits et finit par constituer de loin la solution la plus rentable.
Il traduit une partie du « Cycle de Vie » du bâtiment, celui des dépenses à engager du « berceau à la tombe ».
Pour être plus complet et interroger les coûts « externalisés » (CEXT), le coût global élargi intègre en plus toute autre notion dépendante de l’opération ; parmi les plus connus peuvent être cités les impacts environnementaux (indicateurs de pollution, d’équivalent carbone et d’énergie grise), les coûts de transports (déplacements domicile travail, domicile détente, domicile achats), les frais financiers (bancaires et notariaux etc.).
Aussi, il faut admettre que rares sont ceux qui pensent à la fin de vie de leur immeuble et aux legs aux générations futures au moment d’un projet. Et pourtant quelle responsabilité !
Rappelons que les coûts des conseils et d’ingénierie d’une opération s’élèvent en général entre 1 et 2% du coût global. Mais leurs décisions engagent les 99% autres… Raisonner en coût global implique de réinterroger ses comportements d’utilisateur (par rapport à ses besoins quotidiens, au fonctionnement du bâtiment et aux contraintes de maintenance) et sa sensibilité aux questions de préservation de l’environnement.
Au-delà de la valeur vénale et de transmission augmentées à terme, les dépenses cumulées intégrant les augmentations des coûts des énergies doivent être calculées sur une durée de 20 ans (= durée d’un prêt bancaire et des premiers gros ré-investissements et remplacements).
Pour Ludwigswinkel, elles sont détaillées ci-dessous, en comparant 4 modes de production de chaleur possibles :
On remarque que pour un certain coût en investissement (hors subvention), le classement s’inverse dès lors que l’on intègre la maintenance, l’augmentation des prix et la durée le temps.
Les coûts d’investissements des études menées sont les suivants (Travaux Facteur 4 : isolations, chaudière et ECS bois, VMC SF, électricité, tous ravalements, étanchéité à l’air): 780,00 Euros TTC / m² SHON soit 900,00 Euros TTC/m² SHAB ; le coût reste relativement élevé mais justifié par l’importance des travaux à mener en toiture. La quotepart des travaux dits d’amélioration énergétique est de l’ordre de 50%. Aucune subvention, aide financière ou fiscale ne sont intégrées à ce calcul.
Un écart de l’ordre de 15% est à relever entre les extrêmes. Les solutions les moins chères à l’achat demeurent les plus répandues : gaz et tout électrique. A noter que ces estimations n’intègrent pas les éventuelles subventions.
Les écarts représentent du simple au quintuple en fonction des hypothèses. Quelle que soit la hausse moyenne des coûts des énergies, la PAC est la solution qui engage en théorie les moindres dépenses d’exploitation (le COP de la machine trouve ici tout son sens). Toutefois, la durée de vie et la fiabilité des composants de la PAC peuvent réduire cet avantage. Il est aussi possible d’imaginer que le bois ne subira pas les mêmes hausses que les énergies fossiles (6% contre 12%). L’électricité reste la solution de loin la plus onéreuse.
Dépenses cumulées TTC sur 20 ans selon 3 taux d’inflation
En dépenses cumulées, les écarts se réduisent et une différence d’environ 7% entre bois, gaz et PAC est à remarquer. Seule la solution tout électrique semble dans tous les cas de figure la moins attractive. Pour les départager, les critères environnementaux ou «coûts externalisés» peuvent constituer un champ d’appréciation pertinent.
Les solutions techniques les moins chères à l’investissement sont celles qui émettent le plus de CO2. La PAC n’échappe pas au constat dans la mesure où la production hivernale d’électricité fait appel aux énergies fossiles.
Les effets environnementaux liés aux diverses émissions sont contrastés et très divers : effet de serre, irritations et pluies acides pour les premiers, déchets à longues et très longues durées de vie radioactive pour les derniers. La solution tout électrique rassemble encore une fois la majorité des défauts.
Pour savoir si le prix d’une intervention est bas ou élevé, il faut toujours la juger dans sa globalité. Ceci vaut pour tous les domaines de la vie, et plus particulièrement pour la rénovation d’une maison. En investissant dans la rénovation, il ne faut jamais évaluer un coût de façon isolée, mais toujours garder à l’oeil toute la durée d’utilisation du bien. Une solution qui paraît économique au premier abord, peut s’avérer coûteuse sur le long terme, peut déclencher des coûts différés très importants, voire même rendre impossible des solutions d’avenir. Il s’agit d’une nouvelle perspective à découvrir en admettant le principe fort : éviter de réaliser une rénovation thermique de bâti ancien « à moitié ». Deux raisons à cela : non seulement elle n’est jamais rentable mais en plus elle épuise, voire anéantit pour longtemps le gisement d’économies de charges et d’émissions polluantes associées.
Il correspond à l’ensemble des dépenses nécessaires à la réalisation de l’opération complète :
Cette somme constitue la masse de dépenses à financer immédiatement. Mais les charges et les mensualités ne sont pas limités à celle-ci. L’endettement réel se calcule en ajoutant les coûts présentés ci-dessous.
Il englobe les principales charges et factures de fonctionnement. Dépendant de la performance de son immeuble et du comportement des utilisateurs, il additionne les coûts :
Moins régulier ou connu, il correspond aux obligations d’entretien régulier des équipements en vue de leur parfait fonctionnement et du maintien des garanties ou des performances. Souvent limité à la maintenance annuelle des chaudières, car obligatoire (gaz, bois, fuel), il convient de l’étendre aux installations aérauliques (VMC), de chauffage de l’eau (PAC, solaire), des productions d’énergie renouvelables (photovoltaïque, éolien) et de domotique d’une part, mais aussi l’entretien décennal aux façades et couvertures, aux réseaux d’assainissement, de récupération d’eau de pluie, aux installations électriques d’autre part. Des entreprises ont été créées ces dernières années pour répondre à ces besoins.
Il s’agit des dépenses à engager en premier remplacement
en fin de vie d’un appareil ou d’un élément constructif, pour un ravalement ou un rafraichissement, une modification fonctionnelle « légère » (dé/re-cloisonnement, par exemple).
Très rarement pris en compte au moment d’un projet, cette dépense est celle à effectuer en fin de vie du bâtiment.
A la charge du dernier propriétaire, elle peut varier de façon conséquente selon les modes constructifs retenus et les matériaux choisis (voir rubrique choisir ses matériaux). Les obligations de tri, recyclage et de revalorisation des déchets du bâtiment sont de plus en plus précises au fil des années ; les montants à engager évoluent à la hausse et sont calculés en fonction des volumes et masses par types de matériaux.
Les coûts externalisés sont ceux qui ne sont pas supportés par celui qui les a déclenchés et ne font pas partie des coûts de la construction proprement dits. La liste peut être très longue selon le type de programme. Principalement, il s’agit des coûts restant à charge de la collectivité, tels les impacts environnementaux (dépollutions multiples, santé etc.
voir voir rubrique choisir ses matériaux et évaluer les performances) et à charge des utilisateurs (frais de déplacements, de fournitures). Ces derniers peuvent se révéler conséquents dès lors que l’immeuble s’éloigne des centres d’intérêts (lieu de travail, écoles, transports en communs, services, etc.) et quasi nuls lorsque l’immeuble devient polyfonctionnel et à proximité des services vitaux (alimentation, transports en communs, école).
Sur les bases précédentes, il devient ainsi pertinent de comparer diverses solutions de performances et d’équipement en fonction des dépenses cumulées sur une durée précise ; généralement 15 ou 20 ans. Il est possible de déterminer
les temps de retour ou d’amortissement de tel ou tel investissement tout en intégrant l’augmentation annoncée des coûts des énergies. C’est ici que l’éco-rénovation et la performance énergétique prennent tout leur sens et trouvent leur justification
Par ici, nous avons des réponses !
On parle beaucoup de la rénovation thermique en France. C'est un des enjeux d'avenir pour retrouver une indépendance énergétique et développer des emplois. Eco-rénover pour économiser. "J'éco-rénove, j'économise ! " L'éco-rénovation c'est isoler son logement, pour consommer moins d'énergie. Mais éco-rénover c'est beaucoup plus, quand on parle de bâti ancien ! Qu'en est-il réellement ?