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Accueil / COMPRENDRE l'éco-rénovation / Notre patrimoine / Maison maître
Chaque « maison de maître » est unique en son genre. Elle se distingue, non pas selon une zone géographique, mais par sa fonction : édifice public, château, résidence bourgeoise, grande ferme.
Ces grandes bâtisses comprennent en général des surfaces et des volumes importants. Elles sont construites avec des matériaux issus des ressources locales (pierre, bois, briques) avec des façades richement ouvragées qui représentent des styles architecturaux très variés. Ces styles évoluent en fonction des courants architecturaux à la mode et souvent les façades peuvent être remaniées plusieurs fois au cours des siècles.
La maison de maître est présente dans chaque village du territoire des Vosges du Nord. Héritages d’un passé noble, construits par des propriétaires enrichis durant une période de développement économique ou représentatifs d’un pouvoir, ces bâtiments sont des repères qui sortent du cadre pour imprimer une image originale à la ville ou au paysage.
Dès sa conception, la maison de maître n’est pas destinée à se fondre dans le tissu urbain environnant : c’est une construction solitaire et non adjacente.
Qu’elle soit localisée en dehors du village (ferme, monastère, château) comme marqueur du paysage ou dans le tissu urbain opposée à la densité du bâti, elle apparaît comme un module exceptionnel. Elle vise une image architecturale forte et son expression s’inspire des styles architecturaux en vogue en fonction de leur époque de construction (renaissance, classique, néo-classique, néogothique…).
C’est le plus souvent soit un édifice public (presbytère, mairie, école, musée), soit un édifice lié au pouvoir (château), soit un bâtiment privé, lié à un lieu de résidence des classes aisées (villa bourgeoise, maison de rapport).
Elle peut être érigée sur un site en vue. A l’époque du baroque et de l’absolutisme, puis plus tard au XIXe siècle, le bâtiment isolé a connu un véritable engouement, celui-ci était en effet érigé, détaché du reste de la ville, aux extrémités et croisements des voies et des perspectives majeures.
Elle peut aussi être insérée dans le tissu urbain à cause du manque de place. Le bâtiment est souvent édifié sur l’un des côtés d’une place ou le long d’une rue.
Dans les villes médiévales, denses et compactes, les hôtels de ville ou les couvents sont intégrés, mais ils peuvent se démarquer par leur taille, la décoration de leurs façades ou leur emplacement. Dans la ville moderne, les bâtiments isolés sont le plus souvent construits à l’écart pour privilégier, si possible, l’éclairement, l’ensoleillement et l’aération. Cela est lié à une nouvelle approche de l’espace urbain, selon les objectifs du mouvement moderne, non plus fermé mais ouvert.
La ferme isolée en milieu rural ne répond pas à la typologie de maison bloc ou de maison cour. Les bâtiments sont dissociés les uns des autres et la maison d’habitation a un volume important.
A l’écart du village, la maison s’implante sur une parcelle de dimension importante pour donner de l’ampleur à l’espace du jardin, ou du parc. Cette maison bourgeoise est parfois nommée château.
De forme simple, c’est un parallélépipède rectangle ou cubique avec une toiture à quatre pans, qui peut être mansardée. Elle se démarque par l’importance de son volume et de sa forme qui ne se réfère plus à l’habitat agricole traditionnel. Elle doit refléter la notoriété et la richesse de ses habitants.
Qui dit modernité, dit également propreté. Depuis la fin du XVIIIe siècle, une véritable prise de conscience autour de la propreté et des soins du corps a lieu.
A partir du milieu du XIXe siècle, l’importance du courant hygiéniste met encore l’accent sur le lien entre une meilleure hygiène et une espérance de vie accrue. Dans ce cadre, l’ensemble salle de bain et cabinet de toilette se répand dans les intérieurs bourgeois. Cette combinaison explique le passage du petit meuble de toilette encore utilisé fin XVIIIe à l’ensemble salle de bain et cabinet de toilette qui se répand dans les intérieurs bourgeois dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Le bâtiment démontre à la fois une aisance certaine et un intérêt marqué pour les innovations de son temps. En cela, il s’intègre à la fois dans le progrès véhiculé par la Belle Époque, progrès grâce auquel l’homme voit ses conditions de vie s’améliorer considérablement.
En termes de modernité, l’électricité constitue à cette époque une nouveauté de taille. Les années 1880-1890 correspondent à un moment charnière puisqu'elles voient apparaître ses premiers développements dans la société industrielle et civile.
En effet, depuis la fin du XVIIIe, l’électricité connaît sans cesse de nouvelles innovations, autorisant peu à peu une compréhension et une maîtrise qui donnent lieu à de véritables applications techniques.
Intimement liée au mode de vie bourgeois, la domesticité connaît un développement exponentiel au cours du XIXe siècle avant de péricliter durant ses dernières années. Pour les employeurs, avoir un domestique est un changement de statut manifeste au sein de la société. Cela montre la réussite sociale. Les espaces de services (office, entrées et couloirs de
service, chambres de bonnes...) se multiplient et sont intégrés dans la conception du bâtiment.
L’habitation est accessible par un escalier central qui donne sur un perron. La porte d’entrée ouvre sur un hall ou un vestibule, avec au fond un couloir qui distribue les pièces de services : cuisine, office. L’organisation intérieure est conçue de manière à dissocier le parcours des maîtres et celui des domestiques (jardinier, serviteurs, cuisinière, lingère).
On trouve souvent des pièces à thèmes, qui se traduisent par un travail très fin au niveau des boiseries, d’éléments sculptés, de tissus tendus ou de décors peints.
La décoration de la maison atteste également d’une position sociale dominante. Les nombreuses tapisseries qui ornent les murs sont autant de références à la Renaissance, où elles ornaient les murs des palais. C’est une affirmation claire de la part du propriétaire de la richesse de son mode de vie et de son rang social.
La chambre, lieu de pouvoir sous l’Ancien régime, gagne en intimité au XIXe siècle jusqu’à n’être réservée qu’à ses occupants. Les dimensions de la chambre se réduisent : plus petite, sa fonction est notablement différente selon que l’on parle d’une pièce masculine ou féminine. Cette distinction est une caractéristique du milieu bourgeois qui, seul, peut bénéficier d’un espace suffisant pour s’offrir le luxe de la séparation. En effet, chez les ouvriers et les paysans, la place coûte cher et les classes laborieuses ne peuvent se permettre des dépenses inutiles, occupant parfois une seule pièce pour toutes les activités.
Les fonctions, dans un intérieur bourgeois, diffèrent.
La chambre de la femme est plus qu’un simple espace de repos. Elle est un lieu où elle lit, où elle écrit (raison pour laquelle on y retrouve très souvent un secrétaire) et où elle peut s’adonner à ses passe-temps. En dehors de cet espace qui lui appartient en propre, sa vie est très réglementée, majoritairement dédiée au paraître. Elle affirme ainsi par sa culture, ses activités et sa tenue, le rang et la fortune de son mari.
La chambre de l’homme est, quant à elle, beaucoup moins polyvalente et sert avant tout au repos.
Le salon est une pièce essentielle où l’on reçoit (on dit selon l’expression consacrée « tenir salon ») et qui doit donc être précieusement meublée.
Le bureau, espace révélateur de l’intérieur bourgeois, pièce d’homme par excellence. En effet, dans la culture bourgeoise, seul ce dernier travaille. C’est une des différences majeures d’avec les classes laborieuses qui, elles, ne peuvent se passer du travail féminin pour subvenir à leurs besoins.
La composition de la façade traduit le plan, avec une lecture des différentes pièces. La forme des ouvertures exprime le rôle : composition simple et symétrique.
C’est la façade qui prend de l’importance par rapport à la toiture. La pierre est l’élément principal du décor. Elle apparaît en modénature avec une volonté de décor souvent très riche : soubassement, corniche, linteaux sculptés, appareillage d’angle identifient la façade et son rôle de représentation.
L’architecture de ces maisons bourgeoises est représentative de l’éclectisme du XIXe siècle. Différents styles se côtoient : néo-classicisme, romantisme, régionalisme (néo-alsacien, néo-basque, etc), Arts Déco, etc. D’où une grande diversité de formes et de matériaux.
Les matériaux les plus employés sont les pierres de grès, de calcaire et la brique.
La volonté de se démarquer de l’habitat rural traditionnel et le statut social de ses habitants font que les matériaux utilisés sont parfois importés d’autres régions : toiture en ardoise, pierre de granit, appareillage en briques font appel à une mise en œuvre et un vocabulaire différents.
Si le vocabulaire utilisé et les modes de construction restent les mêmes, ils seront utilisés de manière plus ostentatoire, le travail de mise en œuvre étant plus soigné, le décor plus riche. A cela s’ajoutent la volumétrie et les proportions de cette maison d’une échelle résolument différente : le travail sur les détails des ouvertures, la ferronnerie, le découpage des volets.
La façade est protégée par un enduit traditionnel à la chaux, les quatre faces de la maison sont traitées avec le même soin.
Les formes de toiture sont très diverses : à la Mansart, à pignons, à tourelles en poivrière, etc. Les débords de toit sont parfois très ouvragés. A chaque forme correspond un matériau de couverture.
On retrouve de l’ardoise et des tuiles en terre cuite, plates ou mécaniques, parfois vernissées.
Les parcs et jardins des maisons de maître sont avant tout des espaces paysagers de détente et de représentation. Ils allient, la plupart du temps, l’organisation du jardin à la française et la fluidité du jardin à l’anglaise. Ils établissent une transition entre l’organisation rigoureuse, aux abords du bâtiment, et la fluidité de zones ombragées de la périphérie. Plans d’eau, fontaines, et sculptures animent le parcours.
Les clôtures qui le délimitent sont constituées de murs ou murets de hauteurs variables surmontés d’une élégante grille en fer forgé de teinte sombre.
Le potager est relégué à l’arrière, proche des espaces de service de la maison.
A l’origine, cette maison à servie de centre de perception des dîmes. C’est le lieu où les habitants venaient payer leur impôt. La dîme est une contribution volontaire ou une taxe ou un prélèvement, habituellement en soutien d’une organisation
religieuse chrétienne.
L’ensemble, daté de 1550 sur le linteau de la porte, comprend plusieurs bâtiments organisés autour d’une cour.
La maison de maître sert de domicile au décimateur et la grange de réserve pour le stockage des biens. Le bâtiment construit en moellons de grès enduit a une taille importante par rapport au bâti dense du village. La façade est ouvragée et comprend notamment des fenêtres à meneaux et à triplets.
Le château du Gentersberg a été construit pour remplacer un château mentionné au
XVe siècle et détruit à la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle. Il était situé sur une hauteur dans le bois de Dittenbach, au sud-ouest d’Hanviller.
Gendersberg est aujourd’hui une ferme, isolée sur le plateau qui s’étend au nord-ouest de Hanviller, dont les bâtiments d’une assez grande étendue semblent avoir été construits au commencement du XVIIIe siècle. Le château est reconstruit dans le deuxième quart du XVIIIe siècle pour Jean Frédéric Dithmar, substitut et receveur des finances, puis fermier général du duc de Lorraine au comté de Bitche. Maître des forges de Mouterhouse, il est anobli en 1723.
Privé d’une partie des bâtiments agricoles et du jardin à la française visibles sur l’Atlas topographique du Comté de Bitche, de 1758, il se présente comme un bâtiment de plan allongé avec des avant-corps aux extrémités des deux façades. Il est constitué d’un corps de bâtiment de style classique et d’influence germanique, qui se traduit par la présence de tuiles plates, mais aussi par la présence des armoiries accolées des Dithmar et des La Lance de Moranville qui occupent le tympan des frontons brisés des portes piétonnes, placées au centre des élévations largement percées.
A Pechelbronn, la présence de sources naturelles de bitume (Baechelbronn) est connue depuis le XVe siècle. L’exploitation de cette source débute en 1745, avec le forage d’un premier puits. A partir de 1768, sous la direction d’Antoine Lebel, puis de la SAEM, plusieurs autres puits seront forés, et des raffineries seront construites. L’exploitation se poursuivra jusqu’en 1970. Il n’y a pas, ou peu de concurrence industrielle sur ce secteur géographique.
La main-d’œuvre est constituée d’ouvriers paysans, logés dans les exploitations agricoles préexistantes. A partir du XIXe siècle, le rapport change : l’industrie propose un travail régulier, moins dur bien que peu rémunéré. Les ouvriers sont plus nombreux, et quittent les exploitations agricoles.
C’est à cette époque que sont construits les premiers logements ouvriers. La cité Boussingault, voit le jour en 1923.
Entre 1925 et 1930, la SAEM construit la cité Lebel, destinée à loger les ingénieurs : les bâtiments sont de grandes maisons bi-familles, dans lesquelles les espaces de réception, de vie et de service sont clairement séparés. Les salles de bains, et buanderies, sont incluses dans le volume principal.
La maison est placée au centre d’un vaste jardin : à l’avant, un jardin décoratif, à l’arrière, un jardin d’agrément, et un potager avec sa remise.
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On parle beaucoup de la rénovation thermique en France. C'est un des enjeux d'avenir pour retrouver une indépendance énergétique et développer des emplois. Eco-rénover pour économiser. "J'éco-rénove, j'économise ! " L'éco-rénovation c'est isoler son logement, pour consommer moins d'énergie. Mais éco-rénover c'est beaucoup plus, quand on parle de bâti ancien ! Qu'en est-il réellement ?