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Accueil / COMPRENDRE l'éco-rénovation / Notre patrimoine / Maison bloc
Le nom de maison bloc ou « Eindachhüs » signifie que toutes les fonctions de la vie familiale et agricole sont sous un même toit. De forme simple, la maison bloc est un parallélépipède allongé, surmonté d’une toiture à deux pans. Cette volumétrie primaire est due à une économie à la fois de matériaux, d’énergie et d’espace foncier.
La présence de la maison bloc est dominante sur la partie ouest du territoire du Parc naturel régional des Vosges du Nord, du plateau lorrain à l’Alsace Bossue.
Ce paysage vallonné et ouvert, d’une altitude de 200 à 300 mètres, est façonné par une tradition agricole importante.
Ce passé rural se lit tant au niveau de l’architecture locale que dans les espaces ouverts (vastes prairies et terres cultivées). Il y a un lien fort entre l’implantation du bâti et son environnement naturel. La prise en compte de la topographie (adaptation à la pente, proximité de l’eau) et du climat (protection contre les intempéries et les vents dominants, expositions tenant compte de l'ensoleillement) en sont les facteurs déterminants.
Le village se développe peu à peu, à partir du noyau originel, le long de ses axes de circulations. Les maisons sont alignées et s’organisent entre elles. Elles sont souvent mitoyennes et se serrent les unes contre les autres en ménageant des passages desservant les vergers. Ce front bâti structuré de façon linéaire permet d’optimiser l’utilisation des terrains et de constituer une entité villageoise. Cette configuration porte le nom de village rue, que l’on retrouve souvent en Alsace Bossue et en Lorraine.
La disposition des différentes fonctions sur la parcelle résulte des exigences liées à l’exploitation agricole (cheminement, accès, des machines et des bestiaux). Il y a deux types de parcelles dominantes qui correspondent à deux principes d’implantation du bâti :
Le nom de maison bloc ou « Eindachhüs » signifie que toutes les fonctions de la vie familiale et agricole sont sous un même toit. De forme simple, la maison bloc est un parallélépipède allongé, surmonté d’une toiture à deux pans. Cette volumétrie primaire est due à une économie à la fois de matériaux, d’énergie et d’espace foncier.
De forme rectangulaire, elle est parallèle à la rue et construite sur les limites d'usoir. La façade principale sur rue est souvent orientée afin de bénéficier de la chaleur du soleil du matin dans les pièces de vie et d’éviter les surchauffes du soleil couchant.
C'est la partie privée réservée à la vie familiale et à l'exploitation agricole.
C’est la partie semi-publique variant de 3 à 20 mètres de profondeur. Elle s’apparente à une cour ouverte non clôturée servant à la fois au stockage (bois, véhicules, fumier) et aux activités agricoles. Cet espace intermédiaire est ponctuellement recouvert de pavés au niveau des accès. Il n’est pas planté hormis la présence d’arbres (tilleul, marronnier) et de jardinets en pied de façade. L’usoir a également un rôle de sociabilité, on retrouve parfois un banc le long de la façade.
Plusieurs annexes ont été rajoutées aux bâtiments originels en fonction des besoins des habitants. Au cours du temps, l'exploitation agricole est devenue, un restaurant, une maison d'habitation, ... Actuellement les dépendances sont aménagées en logement.
Les façades retranscrivent la logique d’organisation du plan de la maison. On distingue très clairement l’habitation et les locaux agricoles. Il y a très peu d’ouvertures dans les murs des granges. Ce sont l’usage et la fonction des espaces et les proportions de la façade qui dictent la taille et le nombre d’ouvertures de l'habitation.
La structure principale de l’enveloppe du bâtiment est en grès ou en calcaire, en fonction des carrières présentes à proximité des villages :
La pierre de taille
Laissée visible, elle est utilisée pour les encadrements de portes et de fenêtres, les soubassements, les chaînages d’angles et les corniches. Sa fonction est structurelle et décorative.
Le pan de bois
Il est mis en œuvre pour la structure porteuse intérieure, la charpente et la partie haute des pignons.
La couverture des toitures
Elle est en tuiles en argile rouge. Cohabitent des tuiles dites « queue de castor » ou « Bieberschwantz » et des tuiles mécaniques à emboîtement.
Découvrez 4 exemples localisés sur le territoire illustrant la singularité de chaque construction. La maison bloc est adaptée au secteur dans lequel elle est implantée, ce qui explique la richesse et la diversité de ce patrimoine bâti.
La maison bloc se distingue par :
- son orientation par rapport à la rue (pignon sur rue)
- l’alliance de la mise en œuvre de techniques de construction mixte (à dominante pan de bois ou pierre). On accède par une cour latérale ouverte, ce qui fait disparaître l’espace de l’usoir.
L’organisation du plan en travée reste la même, seules les ouvertures s’adaptent
et s’ouvrent davantage sur la cour, mais aussi sur le pignon.
Ces maisons se développent en longueur principalement le long de la rue. Les maisons sont caractérisées par un prolongement de la toiture au niveau de la partie de l’exploitation conférant au Schopf ou Schopp une pente moins accentuée. Seule présence du bois en façade, cet appentis empiète sur l’usoir. Sa fonction est de protéger l’entrée de la grange, de stocker le bois de chauffage et les outils. L’espace créé devient une cour couverte dédiée au travail extérieur. Ce type d’extension se serait développé au « XIXème siècle » répondant à la nécessité d’agrandir les surfaces de stockage et de remisage de l’exploitation. Le travail remarquable des tailleurs de pierre, principalement sur les encadrements de porte, caractérise ces constructions.
Ces maisons se développent en profondeur.
La maison présente sur la rue une façade principale simple : habituellement un rectangle allongé dont le toit à faible pente est souvent recouvert de tuiles canal. Le toit peut être asymétrique en raison d’extensions sur l’arrière du bâtiment. La pierre de taille moins ouvragée reste présente sur la façade principale.
On distingue un autre type de maisons blocs surélevées qui se développent en hauteur. Elles appartenaient à des petits cultivateurs ou vignerons.
- L’espace agricole se situe sous l’habitation et est accessible de plain-pied. Ce socle est en maçonnerie de pierre et constitue la base solide du bâtiment.
- L’espace habitable modeste se développe à l’étage.
La guerre de trente ans (1618-1648) a engendré beaucoup de destructions. La période de reconstruction couvre le XVIIIe siècle et donne aux villages la physionomie que l’on voit aujourd’hui. Avant le système agricole était basé sur une solidarité économique forte (troupeaux et pâturages communs au village). L’essor démographique du XIX e siècle et le passage d’un élevage extensif à un élevage individuel entraîne une première évolution des villages. Les constructions se développent à l’intérieur du village elles se resserrent et s’agrandissent (on utilise tout l’espace libre). Le village se densifie sous forme d’extensions et de reconstructions.
Aujourd’hui, les résidences plus récentes s’implantent sans respecter les principes du village originel. Leur volumétrie et leurs dimensions se distinguent du bâti traditionnel.
Les extensions futures doivent s’inspirer de la logique d’organisation du village afin de respecter au mieux le site et son identité. Elles doivent constituer les qualités du paysage futur.
Repérez les particularités des maisons de votre village, cherchez leur histoire et les raisons de leur évolution…
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On parle beaucoup de la rénovation thermique en France. C'est un des enjeux d'avenir pour retrouver une indépendance énergétique et développer des emplois. Eco-rénover pour économiser. "J'éco-rénove, j'économise ! " L'éco-rénovation c'est isoler son logement, pour consommer moins d'énergie. Mais éco-rénover c'est beaucoup plus, quand on parle de bâti ancien ! Qu'en est-il réellement ?