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Accueil / COMPRENDRE l'éco-rénovation / Notre patrimoine / Maison ouvrière

Maison ouvrière

 Le territoire des Vosges du Nord est riche en ressources naturelles. On s’y installe afin d’exploiter : du bois pour le combustible et la construction, de l’eau pour l’énergie, du grès pour la construction et du minerai de fer.

Implantation sur le territoire

On retrouve des maisons ouvrières dans différents secteurs, indifféremment de l'unité paysagère. Deux cas de figures principaux se présentent sur le territoire, soit :

L’habitat est associé à l’activité, on vit sur le lieu de travail.

Dès le Moyen Age, l’utilisation de l’énergie hydraulique, plutôt qu’animale ou humaine, permet l’amélioration de la productivité. L’aménagement de captages, de biefs* ou de bassins de retenus a permis de développer des petites activités rurales telles que les moulins, tanneries, scieries, tuileries, forges, verreries....

maison ouvrière-illustration

L’habitat est dissocié de l’activité, on ne vit plus sur le lieu de travail.

Le XVIIe siècle a vu les balbutiements de la métallurgie, mais la guerre de trente ans stoppe cet élan industriel qui ne redémarre qu’au XVIIIe siècle, avec la politique d’incitation de repeuplement (par exonération d’impôts) menée par Louis XIV. C’est la fin de « l’ère de l’outil » et d’une logique artisanale. Au début du machinisme, les industriels installèrent leurs ateliers dans les campagnes, afin de trouver des ouvriers qui ne soient pas liés aux règles de corporation. À partir de la machine à vapeur, les petites industries diverses, disséminées dans les campagnes, vont se regrouper autour de la cité carbonifère productrice de la source d’énergie. Souvent l’ouvrier sera coupé de son terroir. Progressivement il ne lui sera plus possible d’alterner les travaux des champs et ceux de l’atelier.

 maison ouvrière-gravure

Saint-Louis les Bitche

Dans un souci d’économie de foncier, l’occupation de l’espace est pensée d’une manière rationnelle. Il en résulte des formes bâties innovantes : des habitations collectives avec dépendances ou mono-familiale isolées, jumelées, combinées et en séries. Ces habitats sont précurseurs et permettent une forte densification tout en préservant des espaces d’intimité.

Historique

Origine

1585, la verrerie d’Holbach est transférée au centre de la vallée de la Muntzthal, point de convergence de cours d’eau, de voies de communication et présence d’une forêt dense. Premier lieu de sédentarisation des verriers qui avant  étaient itinérants.
Après plusieurs changements de propriétaires et de fonctions, est créée en 1767 la verrerie royale de Saint-Louis, dénommée ainsi en l’hommage à Louis IX. Un arrêt du roi Louis XV, accordera aux propriétaires la cense* de Muntzthal à charge pour eux d’y construire une verrerie à plusieurs fours, une chapelle, les logements de maîtres, des ouvriers et fermiers, un moulin à farine, une scierie, une platinerie, dans un délai de trois ans.

La cristallerie aujourd'hui

La cristallerie de Saint Louis est toujours en activité. Sa production de cristal d'ecxeption est reconnue dans le monde entier. Pour en savoir plus sur les Cristalleries de Saint-Louis

La Grande Place est aujourd'hui occupée par le musée dédié. Sous un même toit, une collection unique au monde, lovée dans un écrin de lumière, véritable audace architecturale imaginée par l'agence Lipsky + Rollet. Tout au long d'un parcours initiatique de 953 mètres, vous vous laissez éblouir par un tourbillon de 2000 objets fascinants de beauté, issus des savoir-faire légendaires des Cristalleries de Saint-Louis.

Les conditions de vie de l’ouvrier

À partir du XIXe siècle, scientifiques et industriels ont mené le même combat contre l’insalubrité. Comprenant que l’amélioration de la vie de l’ouvrier entraîne une amélioration de la production, les entreprises s’engagent dans une politique de construction d’habitats ouvriers, conçus pour loger les familles modestes dans un cadre plus sain et aéré en respectant les principes d’hygiène.
À Saint-Louis, la famille du verrier était logée par l’usine, disposait d’un logement et d’un jardin attenant. Selon le nombre d’enfants, un ou deux champs étaient attribués à chaque famille.
L’entreprise pourvoyait à tous les besoins, tant matériels que sanitaires, qu’éducatifs et spirituels.
Ce mode de vie s’apparente à une vie urbaine et organisée offrant l’ensemble des services en milieu rural. On y retrouve divers métiers : épicier, aubergiste, meunier, messager, maître d’école, fille de basse-cour, tailleur d’habits, chirurgien, ...

La planification des espaces

Le respect de la hiérarchie se traduit dans l’espace. On distingue les maisons ouvrières, les habitations du personnel de maîtrise et d’encadrement et les maisons des directeurs.
Sans être propriétaires, les ouvriers disposaient de leur habitation tout au long de leur vie.
Les lieux de productions sont édifiés en 1770 sur la place centrale.
La commune s’organise autour de ce site, on distingue plusieurs types d’habitat, du collectif à l’individuel groupé.
En face a été construite la maison de Direction, ses dépendances, écurie et son parc. Cette cohabitation directe entre les ouvriers et la direction était voulue afin de surveiller facilement les étapes de fabrication et avoir un regard sur l’ensemble du site.

maison ouvrière-organisation urbaine

L’habitat collectif 

(Immeuble rue de Lemberg – XVIIIe siècle)

Construit à proximité des usines et sur terrain plat. Chaque immeuble comprend 4 logements d’une surface habitable moyenne de 55 m².
Organisation Les parcelles plus importantes comprennent également des dépendances et un jardin potager pour chaque famille.

  maison ouvriere-lemberg2maison ouvrière-lemberg4  

Le logement sans sanitaires à l’origine se développe autour d’une pièce à vivre qui comprend le foyer et 3 chambres.

L’habitat individuel groupé

(La cité Albert - 1906)

Urbanisation sur les reliefs, création de venelles* constituant un réseau de circulations douces (piétons, vélos) pour rejoindre le centre et les unités de productions.

Organisation

Cet ensemble est constitué de parcelles longitudinales accolées. La gestion de la pente se fait par paliers successifs
à la fois pour limiter les mouvements de terrains et rendre accessibles les logements de plain-pied.
Orienté Est-Ouest, chaque terrain comprend un jardin potager, un bâtiment annexe en bois pour le stockage de matériel et de bois, la maison d’habitation, un jardin d’agrément le tout traversé par un accès collectif.
Les décalages créent une intimité pour chaque propriétaire.

L’implantation des bâtiments

L’ensemble des logements uni familial sont accolés. La surface habitable moyenne de chaque maison est de 75 m². Ce qui permet une économie d’énergie et de construction. Le bâtiment orienté est-ouest bénéficie de la lumière toute la journée. Un débord de toit important permet de protéger la façade des intempéries.

cité albert 1 maison ouvrière-cité Albert2

maison ouvrière-cité Albert2

Maison(s) ouvrières(s) : quelques variantes

La cité ouvrière correspond à un espace aménagé concerté formé d’habitations mono-familiales isolées, jumelées, combinées, ou en séries. La cité est le plus souvent au XIXe siècle consacrée au logement des ouvriers, puis dans l’entre deux guerres, au logement social. Elle est constituée par un investisseur suivant un ou plusieurs modèles architecturaux de logement et les matériaux de constructions sont issus des ressources disponibles localement.

Merckwiller-Pechelbronn / le pétrole

maison ouvrière-merkwillerLa cité Boussingault est essentiellement construite pour les ouvriers. Une autre cité appelée Le Bel est destinée aux ingénieurs. Le principe de la construction a été d’assurer à chaque famille un logement sain et pratique. En 1923, le point de départ est la transformation des étables de la ferme de M. Boussingault en logements.

La cité se situe sur un terrain de 173 ares et 7 centiares*. On y accède indirectement par la route nationale, le but étant d’éviter le transit par la Cité, les rues ne servant qu’à la desserte locale. Le terrain est divisé en 46 lots distincts.

Les typologies de l’habitat dominantes sont des maisons jumelées ou maisons en bandes, à entrées séparées, avec dépendances et jardins. Les logements (rdc et étage) sont séparés verticalement. La variété se trouve dans le nombre de logements, dans le même volume habitable on retrouve de 4 à 6 logements. Cette conception architecturale se base sur une économie des matériaux, d’énergie et d’espaces.

 Wingen-sur-Moder / le verre - le cristal

maison ouvrière-wingen sur moderC’est en 1715, que naît la verrerie de Hochberg, à la suite d’un accord conclu entre le comte de Hanau-Lichtenberg et le verrier Jean-Adam Stenger. En 1816, la verrerie passe par mariage, entre les mains de la famille Teutsch qui jouera un rôle de premier plan dans l’exploitation de 1816 à 1868.

En 1860, est créée une société en commandite par actions sous la raison « Chrétien Teutsch et Compagnie », La verrerie produit essentiellement du verre de vitre. Après une période de pleine activité, un coup d’arrêt se produit lié aux difficultés que rencontre la société pour l’exploitation forestière nécessaire à la production.

En 1879, la Compagnie est dissoute et l’entreprise cesse de fonctionner. La verrerie comportait alors le château, deux maisons de maître, des maisons, la cité ouvrière et des ateliers. L’un des ateliers fut transformé en ferme.

Pour découvrir le site aujourd'hui reconverti partiellement en musée dédié au cristal Lalique. Musée Lalique

Mouterhouse / les forges

maison ouvrière-muterhouseÀ Mouterhouse, des étangs se succèdent dans la vallée de la Zinsel et de son affluent, le Moderbach. Ils ont été créés pour l’industrie métallurgique, les moulins et les scieries. Le duc Henri II de Lorraine permet à Jean-Valentin
Dithmar, fermier du domaine du comte de Bitche, le 16 juin 1611, d’ériger sur le ruisseau de Mouterhouse une batterie de fer comprenant deux affineries, une chaufferie, un marteau de fer, une platinerie et un haut fourneau, deux halles « pour loger charbon », l’une à la forge, l’autre au fourneau, des bâtiments « convenables « pour loger fondeurs et forgerons.

Kleinhammer ou Petit Marteau : À l’opposé de la vallée, en direction de Baerenthal, se situe l’ancien logement des ouvriers de la forge. Situé en contrebas d’une retenue d’eau et en bordure de la forêt, il s’agit d’un grand bâtiment construit au début du XIXe siècle. Il est couvert d’un toit à tuiles plates à demi-croupes et toutes les façades sont largement percées sur trois niveaux. Les bâtiments industriels ont disparu mais sur l’autre rive du cours d’eau, il existe encore plusieurs logements d’ouvriers, sans doute plus anciens, mais surtout plus modestes.

Chaque maison a son histoire et ses spécificités

Repérez les particularités des maisons de votre village, cherchez leur histoire et les raisons de leur évolution…

 

 


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On parle beaucoup  de la rénovation thermique en France. C'est un des enjeux d'avenir pour retrouver une indépendance énergétique et développer des emplois. Eco-rénover pour économiser. "J'éco-rénove,  j'économise ! " L'éco-rénovation c'est isoler son logement, pour consommer moins d'énergie. Mais éco-rénover c'est beaucoup plus, quand on parle de bâti ancien ! Qu'en est-il réellement ?